Discours de la Représentante Résidente du PNUD en Algérie lors de l'Atelier de restitution du Schéma du Circuit Ecotouristique du Complexe de Zones Humides de Guerbes Sanhadja

9 février 2020

Monsieur Eric Lacroix , Expert International du PNUD lors de sa présentation à l'Atelier

Monsieur le Directeur Général des Forêts, et représentant du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural DGF/MADR

Monsieur le Conservateur des forêts de la Wilaya de Skikda

Madame la Directrice Nationale du Projet

Mesdames et Messieurs les représentants des différents Ministères

Mesdames et Messieurs les Forestiers et représentants de la Direction Générale des Forets

Mesdames et messieurs les représentants des médias

Chers collègues

Honorable assistance

Bonjour à toutes et à tous !

Importance des zones humides

Quelques chiffres pour commencer…

Ø Moins de 3% de l’eau de la planète est douce – le reste est de l’eau salée

Ø Nous avons besoin de 20 à 50 litres d’eau par jour pour nos besoins de base

Ø Près de deux milliards d’Asiatiques et 380 millions de résidents de l’UE dépendent des nappes phréatiques pour leurs besoins en eau

Ø Les zones humides aident à purifier l’eau et à recharger les aquifères dont l’humanité est tributaire

Ø Le riz, qui pousse dans les rizières des zones humides, est la nourriture de base de près de trois milliards de personnes (20% de l’apport nutritionnel mondial)

Ø 70% des eaux souterraines exploitées servent à l’irrigation

Ø Les deux tiers des poissons commerciaux dépendent des zones humides côtières à un moment de leur cycle de vie.

Vous l’aurez compris, les zones humides sont essentielles pour la survie de l’humanité. Elles sont parmi les milieux les plus productifs de la planète ; berceaux de la diversité biologique, elles fournissent des services écosystémiques tels que l’eau et la productivité dont des espèces innombrables de plantes et d’animaux dépendent pour leur survie.

Malheureusement, force est de reconnaitre, que suite aux différentes études menées, il est facile de démontrer que les zones humides subissent une diminution de leur superficie et de leur qualité à travers les différentes régions du globe. Au siècle dernier, plus de 64 % de la superficie totale à disparue, ce qui n’est pas sans conséquence sur les populations qui en dépendent, puisqu’elle affecte clairement le bénéfice issu des services éco systémiques.

Cette année, la convention Ramsar à choisi comme thème pour célébrer la journée mondiale des zones humides : « Zones humides et biodiversité » car :

Ø On y trouve plus de 100 000 espèces d’eau douce connues

Ø Elles sont vitales pour de nombreux amphibiens et reptiles ainsi que pour les oiseaux nicheurs et migrateurs

Ø Une zone humide possède souvent des espèces endémiques

Comment inverser la tendance :

Il est nécessaire d’adopter des politiques qui tiennent compte des zones humides

• Comprendre les services écosystémiques procurés par les zones humides

• Les intégrer dans les plans d’aménagement

·       Utiliser les dernières zones humides de manière rationnelle

• Satisfaire aux besoins humains tout en préservant la biodiversité et d’autres

services des zones humides

·       Restaurer les zones humides qui ont été dégradées

·       Développer les sources de financement pour la conservation des zones humides

·       Enseigner à tous les avantages des zones humides

Action de l’Algérie :

Actuellement on constate une réelle volonté pour renverser la tendance par l’Algérie, puisqu’en sa qualité de partie contractante à la convention de Ramsar sur les ZH, elle se préoccupe de la sauvegarde et la gestion rationnelle de ces milieux, elle cherche à en connaitre leurs aspects socio-économiques.

Lien avec l’écotourisme :

Parce qu’on a tendance à se servir de l’eau pour le loisir, pour flotter, pour transporter, quelquefois même pour faire la guerre. On a rarement l’idée de respecter l’eau pour ce qu’elle est, c’est-à-dire un espace qui vient à la fois permettre à toute une biodiversité de vivre, et un espace qui vient toucher les terres et nous rendre finalement aimable un territoire qui était autrefois détesté, à savoir les zones humides.

En 2010, on a recensé 940 millions de touristes internationaux et ce chiffre devrait atteindre jusqu’à environ 1,6 milliard cette année.

Au plan mondial, l’activité économique générée par les voyages et le tourisme représente environ 5% du PIB et, selon les estimations, 6 à 7% des emplois mondiaux. La moitié des touristes internationaux se rendent dans des zones humides de tous types, mais tout particulièrement dans les zones côtières,

de sorte que les dépenses touristiques liées aux ZH peuvent être estimées à environ USD 925 milliards par an. Si l’on additionne le tourisme national et les sorties récréatives d’une journée, la valeur économique du tourisme dans les zones humides est réellement énorme.

Le Tourisme durable signifie que l’on met les principes du développement durable – énoncés au Sommet de la Terre de Rio en 1992– en pratique, dans le tourisme.

Ces principes sont à la base de la définition complète du tourisme durable donnée par l’OMT.

L’écotourisme intègre des caractéristiques éducatives et d’interprétation du

milieu.

•          Il contribue à la protection des zones naturelles utilisées comme centres d’intérêt écotouristique :

- En créant des emplois et des possibilités de revenus pour les communautés locales ;

- En renforçant la prise de conscience des résidents et des touristes quant à la nécessité de protéger le patrimoine naturel et culturel.

Action du projet

En Algérie, il y a beaucoup à faire pour sensibiliser tous les utilisateurs de l'eau et des ZH et aussi à réfléchir sur la gestion des écosystèmes aquatiques, dont dépend à long terme le devenir de ces derniers. Ceci est en droite ligne avec la volonté de l’Algérie, avec l’appui des NU, dans la mise en œuvre des ODD et notamment les ODD 10,12, 13, 14 et 15. C’est dans ce contexte que le PNUD a été sollicité, une deuxième fois, par la DGF pour l’appuyer à initier la mise en œuvre du plan de gestion du site du complexe des ZH de Guerbes-Sanhadja incluant tous les écosystèmes ; L’objectif ultime étant d’aboutir au classement du site en aire protégée, assurant son développement, sa préservation et sa conservation de manière durable.

L’objet de notre réunion d’aujourd’hui est le résultat attendu n°03, qui porte sur la Mise en place d’un circuit écotouristique propre et responsable visant à sensibiliser les populations locales et celles de passage dans la région, au respect et à la préservation de l’environnement, avec un impact économique significatif dont les retombées se feront ressentir au profit des populations rurales locales, par la valorisation du terroir et de l’artisanat. Cette expertise a été menée avec brio par notre expert international M. Eric Lacroix, que je remercie vivement pour toute son implication et investissement à formuler une proposition qui sera soumise à vos avis éclairés avant sa validation finale. Cette proposition est le fruit d’une série d’ateliers participatifs, qui ont permis de collecter les propositions, les orientations et les remarques des différents secteurs publiques et de la société civile au niveau local. Cet exercice devra prendre fin aujourd’hui, suite auquel nous validerons ensemble la formule la plus appropriée vis-à-vis du contexte local et national.

Ce projet, comme le précèdent, réussira à atteindre ces objectifs grâce à l’implication de toutes les parties prenantes nationales et étrangères. A cet effet, je tenais comme mes prédécesseurs l’ont fait avant moi, à remercier la DGF à travers le MADR pour la confiance qu’ils ont accordée au PNUD, et j’aimerais également les assurer de notre disponibilité à les appuyer pour poursuivre ce travail. J’adresse mes remerciements à Monsieur le Wali de Skikda, à son équipe et aux élus locaux qui soutiennent et encouragent ce projet. Je remercie également nos amis du la FCC pour l’appui financier à ce projet et pour leur implication dans la préservation des ressources hydrique en Algérie et à travers le globe, pour soutenir des initiatives de développement durable des populations locales à travers le monde et sa contribution à aider les pays à atteindre les ODD des Nations Unies en matière d'accès à l'eau potable et à l’assainissement. Merci également à tous les secteurs qui sont partie prenante de ce projet, le Tourisme, la Formation professionnelle, le Travail, le ressources en Eau, la recherche Scientifique… Un grand merci enfin, au soutien grandissant et responsable de la société civile et des associations locales, sans lesquelles une partie importante du travail ne saurait aboutir.

Monsieur le DGF, honorable assistance, merci encore pour votre confiance et  bonne chance pour l’équipe du projet dans la mise en œuvre des activités du projet.cle text goes here ---