Notre Biodiversité, Notre Nourriture, Notre Santé

22 mai 2019

Monsieur Edwine Carrié, Représentant Résident par Intérim du PNUD en Algérie

Message du Représentant Résident par Intérim en Algérie, Monsieur Edwine Carrié.

Le dernier rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), lancé le 6 mai 2019, a tiré une sonnette d’alarme importante pour l’humanité toute entière : la biodiversité se perd à un taux alarmant, sans précédent et à un rythme qui s’accélère. Dans ce rapport qui représente l’évaluation la plus exhaustive réalisée jusqu’à présent sur l’état et les tendances mondiales de la biodiversité, l’IPBES souligne entre autres que ce sont au moins 1 million d’espèces qui sont menacées d’extinction et que les tendances négatives actuelles concernant la biodiversité et les écosystèmes risquent de freiner les progrès -vers l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) dans 80% des cas, en particulier les ODD liés à la pauvreté, la faim, la santé, l’eau, les villes, le climat, les océans et les sols.

Devant ces données, il est important de souligner, en ce 22 mai 2019, la Journée internationale pour la diversité biologique célébrée sous le thème : « Notre biodiversité, notre nourriture, notre santé ».

Le thème de cette année met l’accent sur la biodiversité en tant que fondement de notre alimentation et de notre santé, un message important dans un contexte mondial où l’agriculture s’intensifie pour répondre aux besoins alimentaires d’une population mondiale croissante. Il est important de reconnaître tous les apports de la biodiversité à notre vie quotidienne, et sa contribution à la sécurité alimentaire et à la santé humaine. C’est ainsi que la biodiversité sous-tend non seulement les ODD 14 (vie aquatique) et 15 (vie terrestre), mais aussi les ODD 2 (faim zéro) et 3 (santé et bien-être pour tous).

La qualité des aliments, de l’air et l’eau sont autant de facteurs liés à notre santé qui sont directement affectés par la perte de la biodiversité. Malheureusement, nos systèmes de production alimentaires actuels sont les principaux responsables de la perte de la biodiversité. En effet, selon l’IBPES, l’agriculture et l’élevage accaparent aujourd’hui plus du tiers de la surface terrestre et près de 75% des ressources mondiales en eau douce. 

En 2018, le Gouvernement algérien a officiellement adopté sa Stratégie et Plan d’action nationaux pour la biodiversité 2016-2030 (SPANB) qui mise sur une meilleure intégration de la biodiversité dans les plans de développement économiques et sectoriels, y inclus les secteurs de l’agriculture et de la santé. La SPANB de l’Algérie reconnaît la contribution de la biodiversité à l’alimentation, à la santé et au bien-être des citoyens à travers des actions misant, par exemple, sur le développement des espaces verts en zone urbaine ou péri-urbaine, la réduction de l’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité, et le développement de la pêche et de l’aquaculture durable. La mise en œuvre de ces actions pourrait mobiliser d’importantes retombées positives sur l’alimentation et la santé des algériens dans les années à venir.

Les progrès envers la mise en œuvre des actions de la SPANB 2016-2030 ont été mesurés pour la première fois à travers le processus d’élaboration du Sixième rapport national de l’Algérie à la Convention sur la diversité biologique. Ce rapport fait état de nombreuses avancées pour la protection, la conservation et la valorisation de la biodiversité depuis 2014 et met notamment en exergue la mise sur pied d’un organe intersectoriel de coordination sur la biodiversité (le CIB), l’extension du réseau des aires protégées terrestres et marines, la bonification des mesures législatives et administratives en place pour la biodiversité, ainsi que l’amélioration des connaissances scientifiques

De plus, avec l’appui du PNUD, l’Algérie œuvre actuellement à la Conservation de la biodiversité d'intérêt mondial et utilisation durable des services écosystémiques dans le réseau des Parcs culturels (l’Ahaggar, le Tassili n’Ajjer, l’Atlas Saharien, le Touat Gourara-Tidikelt, et le Parc de Tindouf) et à la mise en œuvre de solutions innovantes pour la valorisation de la biodiversité, par exemple à travers l’élaboration d’un cadre juridique et institutionnel facilitant l’Accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. Ces projets, pour lesquels le PNUD agit comme agence d’exécution habilitée pour le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), contribueront notamment, et à terme, à préserver la diversité biologique du patrimoine naturel algérien et à utiliser durablement les services écosystémiques essentiels dans le réseau des Parcs culturels. Ces projets contribuent par ailleurs au renforcement des capacités des institutions clés et à l’amélioration des connaissances en faveur de la biodiversité.

En partenariat avec la Direction Générale des Forêts et la Fondation Coca-Cola, le PNUD a également lancé, en février 2019, un projet appuyant la mise en œuvre du Plan de gestion intégrée du Complexe de zones humides Guerbes-Sandja à travers des activités de conservation au niveau local.

En cette journée internationale pour la biodiversité, le PNUD réitère son engagement à accompagner les efforts du Gouvernement algérien pour la mise en œuvre et l’atteinte des objectifs de la Stratégie et Plan d’action nationaux pour la biodiversité 2016-2030 ainsi que de ses engagements internationaux en matière de biodiversité, afin que tous les algériens puissent continuer à bénéficier d’une alimentation saine et des services et bienfaits qui nous viennent de la nature.